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Guerres et plaies en pays digoinnais

lundi 8 septembre 2014

Destiné à 32 élèves de secondes, ce projet a eu pour ambition de faire découvrir aux élèves concernés un pan ignoré de l’histoire locale : les différentes mémoires et perceptions immédiates de la Ière Guerre mondiale. Ce projet a été mis en œuvre dans le cadre de l’Accompagnement Personnalisé (A.P.) pour les élèves travaillant la compétence « Découvrir en Lettres Histoire ». Répartis en deux groupes (un le lundi, l’autre le mardi), ceux-ci on mené ce projet en 8 séances de deux heures (de novembre 2013 à mars 2014), une séance intermédiaire étant consacrée à une sortie sur le terrain.

Lycée Camille Claudel (Digoin, 71)

Professeurs responsables du projet : M. Liotaud et Ducreux

Destiné à 32 élèves de secondes, ce projet a eu pour ambition de faire découvrir aux élèves concernés un pan ignoré de l’histoire locale : les différentes mémoires et perceptions immédiates de la Ière Guerre mondiale.

Ce projet a été mis en œuvre dans le cadre de l’Accompagnement Personnalisé (A.P.) pour les élèves travaillant la compétence « Découvrir en Lettres Histoire ». Répartis en deux groupes (un le lundi, l’autre le mardi), ceux-ci on mené ce projet en 8 séances de deux heures (de novembre 2013 à mars 2014), une séance intermédiaire étant consacrée à une sortie sur le terrain.

Un projet dans le cadre de l’A.P, centré sur les élèves

Faire travailler des élèves de secondes, pour lesquels la Ière Guerre mondiale n’est pas au programme peut sembler surprenant. Cependant, cette démarche prend tout son sens dans le cadre de l’A.P. telle qu’il est réalisé au lycée de Digoin. En effet, les élèves sont diagnostiqués au début de l’année sur la maîtrise de 5 grandes compétences (apprendre, s’informer, communiquer, argumenter et découvrir) et les différents ateliers de l’A.P. sont constitués pour essayer d’apporter une aide sur les difficultés constatées. Certains élèves ne présentant pas de problème, les ateliers « Découvrir en sciences » et « Découvrir en Lettre-Histoire » leurs sont ouverts.

Les objectifs de ce projet sont donc liés aux exigences du travail par compétence.
- L’idée majeure est de travailler le plus différemment possible en insistant sur la curiosité et l’ouverture vers des domaines peu ou pas connus. D’où le choix d’une thématique centrée sur 14-18 vue et vécue par les habitants des communes où résident aujourd’hui les élèves. L’aspect patrimonial prend donc ici toute sa place.
- Cette découverte passe par des méthodes de travail inédites pour les élèves :
. L’organisation matérielle du travail est, certes en amont, prise en charge par les professeurs (calendriers, classement thématique des documents de travail, fixation des objectifs de séances…). Mais un groupe « blog » a été créé avec la charge de créer le support numérique du projet puis de trier et publier les documents générés par les autres élèves.
. C’est donc un travail collaboratif, entre des élèves de 3 classes différentes, répartis sur des séances non alignées qui a été mis en place, cela afin de favoriser l’autonomie et l’appropriation du projet par les élèves.
. Enfin, les 32 élèves ont été confrontés à un réel travail d’historien : les documents proposés sont pour beaucoup inédits, fruit de la collecte d’une association historique locale, « La petite maison » située à Maltat (71). Ils sont ici publiés pour la première fois. Les élèves ont donc du relire, parfois retranscrire ces documents, avant de les présenter et retirer les idées clés enrichies par leurs recherches.

Une démarche en 3 temps

Nous avons choisi de diviser l’organisation de ce projet en 3 étapes pour une meilleure visibilité et compréhension des élèves.

- La 1ère consiste à un travail sur des archives le plus souvent privées, numérisées ou retapées.

Ces documents concernent les mémoires immédiates de la guerre, c’est-à-dire produites entre 1914 et 1918. L’objectif initial était de mettre à contribution les archives personnelles des élèves et de proposer des documents issus des recherches des professeurs encadrant. Mais pour des raisons liées à la conservation des documents entre autre, l’apport des élèves a été minime à ce niveau.

Les documents de travail ont été classés en amont par les professeurs selon les thématiques scientifiques actuelles (l’entrée en guerre, la brutalisation, le consentement….) et centralisées grâce à la création d’un site de partage dédié à ce projet. Ainsi, les élèves, travaillant par groupe de deux, choisissent librement leur thème et peuvent sauvegarder par là même leur travail sur le Cloud.
Cette première étape a donné lieu à création de notices historiques d’un ou deux rectos chacune présentant et expliquant les documents choisis.
Au total, une quarantaine de notices a ainsi pu être réalisée.

- 2ème étape : Une mise en pratique du travail d’historien : une sortie sur le terrain

Pour faire le lien avec les mémoires et le deuil liés à l’immédiate après-guerre, nous avons fait le choix d’emmener les élèves dans quelques communes du canton ou des cantons voisins, pour analyser leurs monuments aux morts.

Cinq communes possédant des monuments représentatifs selon les critères définis par Pierre Nora (patriotiques / républicains / militaires / privé ou public…) ont ainsi été sélectionnées.

Une grille d’analyse confectionnée par nos soins leur a été confiée, grille reprise ensuite dans la 3ème étape du projet.

- 3ème étape : Etude des monuments aux morts des cantons de recrutement du lycée

Les deux groupes se sont répartis les cantons et ont tenté de réaliser l’étude exhaustive de tous les monuments. Et ils ont vite réalisé que de nombreuses difficultés les attendaient, telle que l’absence de données pour un grand nombre de petites communes rurales.

La poursuite de la découverte du métier d’historien s’est effectuée par l’envoi massif de mails à destination des mairies, qui pour certaines, ont joué le jeu. Mais aussi, sur leur temps libre, par leur déplacement sur site afin de photographier et compléter leurs données.

Au final, une vingtaine de notices suivant le modèle ci-contre ont pu être réalisées, obligeant la création spécifique d’un groupe chargé de retrouver dans les archives numérisées de Saône-et-Loire, les résultats du recensement de 1911.



Une double réalisation évolutive dans le temps

- Ce projet limité dans le temps (16 heures) a donné lieu à une exposition.
- Mais ce projet a aussi pour vocation d’être diffusé : ce fut tout le travail du groupe « blog » qui a créé et géré l’avancée du travail et des réalisations des autres élèves.
Vous pouvez ainsi consulter leur travail grâce au site : http://1914-1918-blog-digoin.olympe.in/
- Enfin, ce projet, mis en place pour le lancement des commémorations de la Ière Guerre mondiale, possède l’atout de ne pas être figé : il peut être enrichi au fur et à mesure, aussi bien dans le cadre de l’A.P. que d’un club ou d’un travail plus spécifique concernant des classes de 1ère.

Au final, pour remercier les élèves de leur investissement qui s’est accru au fil des séances, l’établissement, aidé par une subvention du Ministère de la Défense, leur a permis de quitter l’arrière digoinnais pour se rendre sur un des champs de bataille les mieux conservés de la guerre (car situés en montagne : les tranchées étaient creusées dans les rocher) : le Vieil Armand, dans les Vosges.