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VAE : Une autre voie d’accès à la qualification

mardi 15 avril 2014

Depuis plus de 10 ans (1), l’académie de Dijon grâce au Dispositif Académique de Validation des Acquis (DAVA) permet l’obtention de diplômes et de titres professionnels de l’éducation nationale, en application de la loi de 2002. Ainsi, toute personne, justifiant d’un minimum de 3 ans d’expérience (expérience acquise bénévolement ou au travers d’activités salariées ou non) dans un domaine d’activité peut prétendre à valider ses acquis. Particuliers ou entreprises, personnes physiques comme morales, tous y trouvent un intérêt de par les nombreux avantages qui en découlent. En effet, la VAE (2) est un véritable outil de valorisation des compétences (par l’obtention totale ou partielle (3) d’un diplôme), de mobilité professionnelle (évolution professionnelle) et de sécurisation des parcours. L’académie de Dijon propose plus de 680 diplômes accessibles par la VAE (allant du CAP au BTS, en passant par des diplômes liés à l’éducation spécialisée et les diplômes supérieurs de comptabilité et de gestion).

Montée en puissance des demandes collectives

Jusqu’à présent, la majorité des demandes de validation des acquis de l’expérience émanaient de « candidats isolés ». Aujourd’hui, les entreprises portent un intérêt croissant à la mise en œuvre de la VAE pour leurs salariés (VAE dite « Collective »).
Certaines entreprises incitées par une convention nationale, comme Mc Donald’s (Dijon), encouragent leurs salariés à s’engager dans la VAE. Des demandes d’entreprises locales émergent également auprès des GRETA.
Citons, par exemple, le groupe SEB Téfal de Tournus qui s’est adressé au GRETA de Mâcon dans un objectif de VAE collective. Un partenariat DAVA/GRETA/Entreprise a alors été formalisé.

A noter que ces entreprises tirent des bilans positifs de ces expériences de « VAE collective ».

Bilan de 2013

- Depuis 2002, 3146 dossiers ont été présentés aux jurys. D’année en année, ce chiffre n’a cessé d’augmenter pour atteindre, en 2013, 506 dossiers de VAE présentés aux jurys.

- En 2013, parmi les candidats à la VAE pour les certifications, 65 % étaient des femmes et 3 candidats sur 4 étaient en poste.

La démarche VAE concerne tous les publics. Les salariés souhaitent, par ce biais, accéder à une meilleure reconnaissance sociale par l’obtention de diplômes et sécuriser leur parcours professionnel. Pour les demandeurs d’emploi, elle leur permet une remobilisation par l’action et l’obtention d’un diplôme à référencer sur un CV.

- En 2012, 89 % des candidats à la VAE ont validé tout ou partie du diplôme présenté.

L’accompagnement qui s’appuie sur l’expertise des acteurs mobilisés, leur connaissance des domaines professionnels et des diplômes mais également le travail de proximité avec les candidats peuvent expliquer ce bon taux de réussite.

On pouvait penser que les candidats de premières qualifications seraient peu nombreux à s’engager dans la démarche mais les statistiques sur 2013 démontrent le contraire. En effet, près de 61% des candidats cherchent à valider un titre ou diplôme de niveau IV ou V.

Dans l’académie de Dijon, la certification la plus délivrée est le CAP Petite Enfance (avec 96 certifications).

Le reste du podium est complété par le Diplôme d’État d’Éducateur Spécialisé (DEES – 65) et le Diplôme d’Etat de moniteur éducateur (43).

L’académie de Dijon recueille ainsi un taux de certification légèrement supérieur au taux national. Cette légère différence peut notamment s’expliquer par l’attention particulière apportée par le DAVA à la formation des membres des jurys mais également à l’étude approfondie des dossiers des candidats.

Pour connaitre la marche à suivre pour vous présenter en tant que candidat à la VAE
Plus de renseignements

Témoignage :

Jérôme VINCENT, 39 ans, Responsable Régional Administratif et Financier, pour la région Bourgogne Franche-Comté, de l’Association des Paralysés de France, Titulaire du DSCG (4) obtenu par la Validation des Acquis de l’Expérience

Pourquoi vous êtes vous engagé dans cette démarche de Validation des Acquis de l’Expérience ?
La Validation des Acquis de l’Expérience est arrivée à un moment un peu difficile de ma carrière. Je venais de quitter mon emploi de directeur administratif et financier, j’étais donc en recherche d’emploi.
De ce fait, la validation des acquis de l’expérience était, à mon sens, un excellent moyen d’augmenter mon employabilité auprès des recruteurs.
De plus, cette remobilisation m’a permis de rentrer dans une spirale positive. Je menais, en parallèle plusieurs activités : ma recherche d’emploi et la préparation de ma VAE puis par la suite mon métier de consultant et la préparation de ma VAE (j’ai retrouvé un emploi avant l’obtention du DSCG par VAE).

Comment avez-vous eu connu la Validation des Acquis de l’Expérience ?
C’est au cours d’échanges avec le CIBC qui, en plus de réaliser des diagnostics personnalisés et des bilans de compétences, est un point relais conseil en validation des acquis de l’expérience que l’idée de faire reconnaître mes compétences acquises, au cours de mes 20 ans d’activités professionnelles dans le domaine de la comptabilité et de la gestion, a germé.

Comment s’est déroulé l’accompagnement VAE réalisé avec le Dispositif Académique de Validation des Acquis (DAVA) ?
L’accompagnement VAE réalisé par le DAVA n’a véritablement commencé qu’à partir du moment où il m’a été demandé de compléter le livret 2.
Avant cela, j’ai dû remplir le livret 1 nécessaire à l’étude de la recevabilité de ma demande de VAE.
Cette première étape, avec notamment l’analyse du référentiel de validation, et la comparaison de ce dernier avec mon parcours professionnel a fait naitre dans mon esprit tout un tas de questions.
- « Devais-je m’orienter vers une VAE du DCG (5) (Bac+3) ou du DSCG (Bac+5) ? »
- « Avais-je acquis suffisamment d’expérience pour prétendre à valider partiellement ou totalement le diplôme choisi ? »
Cette étape m’a demandé environ une cinquantaine d’heures de travail réparties sur 3 mois.

Une fois la recevabilité de mon dossier validée, l’accompagnement a commencé.
Ce dernier proposé par le DAVA est, à mon sens, indispensable pour nous aider à mettre en forme notre expérience. En effet, il n’est pas toujours aisé de mettre en lien les compétences acquises au cours de ses différentes expériences professionnelles avec le référentiel de validation. La preuve en est que cela m’a demandé un investissement d’environ 350 heures réparties sur 6 mois.

Me concernant, ma « chance » est d’avoir eu un parcours extrêmement diversifié, j’ai ainsi travaillé dans le secteur de la banque, des assurances, de la distribution textile, de la viti/viniculture, puis du médico-social.

Cette multiplicité d’expériences m’a permis d’acquérir des compétences administratives et financières, lesquelles ont été reconnues par le jury lors de l’entretien.

Pensiez-vous obtenir votre diplôme grâce à la VAE ?
J’avais déjà obtenu une unité d’enseignement (UE) (celle correspondant à la maîtrise de l’outil informatique) grâce à mon master en management réalisé à l’ESLSCA de Paris.

La VAE était donc moyen d’obtenir une partie des 6 UE manquantes à l’obtention du DSCG. Je n’étais pas certain de valider la totalité des UE restantes. J’étais prêt à préparer ensuite les UE manquantes par la voie classique de l’examen.
Je suis désormais titulaire, en plus du master en management et du DESS ingénierie des ressources humaines de Paris Descartes, du DSCG.

Que souhaiteriez-vous ajouter pour conclure cette rencontre ?
Je ne regrette pas de m’être engagé dans cette démarche mais je tiens à mettre en garde les personnes qui pensent que l’obtention d’un diplôme via la VAE est une démarche empreinte d’opportunisme.

La VAE demande un investissement conséquent et un véritable travail de fond. Ce sont, belles et bien, vos compétences qui sont évaluées.
Il ne faut pas croire que la lecture d’un livre permettra de pallier les lacunes dans un domaine. La constitution du dossier et l’entretien sont là pour présenter son expérience pratique au jury, qui reconnaîtra, ou non, l’équivalence avec les UE du diplôme.

Pour conclure, je dirais qu’avant la VAE, il existait un écart entre mes savoir-faire acquis tout au long de ma carrière professionnelle et la nature de mes 2 diplômes initiaux. La VAE a permis de combler cet écart.

1.Loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002
2.Validation des Acquis de l’Expérience
3.En cas de validation partielle du diplôme, le candidat peut compléter ses compétences grâce aux formations dispensées par le réseau des GRETA de Bourgogne.
4.Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion